Entre les vieux qui s’en vont, pliés sous le poids de l’âge, et les enfants qui arrivent se trouvent les jeunes, ce groupe social qui relie les premiers aux derniers, assurant la continuité du tissu démographique de toute société et par là même sa survie. Malgré lui, qu’il soit prêt ou non, qu’il le veuille ou pas, ce groupe est l’avenir; il constitue l’image dans le présent de ce que sera la société, dans toutes ses dimensions, dans un futur non lointain. Si donc la société est un corps, la jeunesse en est littéralement la ceinture pelvienne, le ren comme on dirait dans notre beau parler haïtien.
Et parlant de chez nous …! Parlant de chez nous, il est autant difficile de trouver les mots justes pour décrire notre situation qu’il est inutile de perdre son temps à l’exercice tant que la réalité s’expose devant tous et empêche tout déni. Dans un tel chaos, désabusée, découragée et surtout désespérée, la jeunesse ne rêve que de partir, partir très loin et ne jamais revenir. A-t-elle raison ou a-t-elle tort? Probablement, probablement pas. Nous ne pouvons rien avancer, du moins sans incertitudes. En revanche, ce dont nous sommes sûrs est que d’une part, cette réalité n’est pas la manifestation de quelque dieu qui nous punit. C’est le résultat de la mise en application de décisions méchantes et criminelles. C’est le fruit d’un complot. D’autre part, nous ne partirons pas tous, pour la simple et bonne raison que nous ne pouvons pas tous partir. Et il n’est pas question non plus de se résigner, de s’inscrire à l’école de la fatalité et attendre le sort que nous réserve ce programme malveillant en exécution.
Au contraire, il nous faudra bien jouer notre rôle dans notre destin collectif de nation, de peuple en changeant les choses car oui, nous le pouvons. Comment? La nature nous montre que les espèces qui survivent et dominent sont celles qui généralement s’entraident. Si les méchants paraissent aussi forts c’est parce qu’ils s’épaulent les uns les autres au sein d’une or-ga-ni-sa-tion, pendant que nous autres nous cherchons, chacun de son côté, à s’en sortir. Si le problème est collectif, la solution ne peut être individuelle; elle passe nécessairement par une communion d’efforts agissant dans la même direction. Nous ne sommes pas à Hollywood; il n’y aura donc pas de super héros qui viendra nous tous sortir de là.
Organisons-nous! Là est le secret. Créons et rejoignons des mouvements qui seront les foyers de la révolution qui fera bouger les choses. Seul un complot peut défaire un autre. Complotons, nous aussi.
Comme Fanon eut à dire, chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir.
Nous avons trouvé la nôtre; elle consiste à changer les choses. Ne la trahissons pas!
Merci beaucoup. Très bel article auquel je souscris. Je rajouterais “Si chacun fait ce qui est en son pouvoir dans une ambition collective, alors celle-ci a de grandes chances de se réaliser”
Merci pour le soutien. Longue vie à vous afin que vous puissiez voir la nouvelle Haïti!