De la victimisation à la responsabilisation : l’urgence d’une résilience citoyenne

S’il est vrai que nous pouvons appeler la situation actuelle « crise », il ne faut cependant pas la voir dans sa version simpliste. Il convient alors de parler de crise aigüe ou de situation d’extrême urgence. Tenant compte des bilans qui alignent nombre d’écoles forcées à fermer leurs portes, les hôpitaux incendiés, les entreprises pillées, les enfants massacrés, les jeunes filles abusées, les familles déchirées par de multiples migrations internes forcées et sans destination réelle, les citoyens enlevés contre rançon ou tout bonnement pour être déchiquetés littéralement, les civils touchés dans le foyer même de leurs maisons par des balles perdues, tout cela aggravé par des propagandes médiatiques, intentionnelles ou non, consistant à créer une psychose de peur et entretenir le mythe de la victimisation obligée de la population ; nous devons nous faire à l’évidence qu’il ne s’agit pas d’une simple crise politique, car nous en avons toujours connues, mais d’une situation dont le bilan est celui d’assaut de terroristes contre des civils livrés à eux-mêmes.

La situation est d’autant plus grave puisque les acteurs politiques qui détiennent le pouvoir de décision sont dépassés ; et les institutions publiques telles que les ministères et les forces de l’ordre sont, d’une part, corrompues voire confondues à l’ennemi ; et d’autre part, désorganisées face à cette situation inédite quoique prévisible depuis trop longtemps.

Alors, il est urgent et nécessaire que la principale victime, en l’occurrence la population civile, prenne l’initiative de faire l’intervention juste et efficace afin que le fléau soit stoppé et qu’un nouvel élan soit pris. De ce fait, à travers diverses formes d’organisations et de structures intelligentes, les citoyens doivent agir urgemment et renverser la tendance pour passer de l’état de victimisation à celui de responsabilisation. Il n’est pas inadapté de considérer l’analogie avec la réaction de la population ukrainienne face à l’invasion russe : le nombre de recherches sur la façon de composer des armes artisanales afin de défendre leur patrie ont augmenté exponentiellement[1]. Deux peuples différents, deux réflexes différents. Ne devons-nous pas apprendre d’eux ?

Cependant, ce que nous vivons ne se résume pas aux ampleurs de nos bilans ; c’est également la conséquence de plusieurs années d’ingérence au vu et au su de tous, protégé par un désintéressement général du citoyen lambda par rapport à l’avenir de la nation. Il est temps alors de faire de cette épreuve difficile une occasion de poser des balises et d’exiger des mesures extrêmes afin que cette histoire malheureuse n’ait plus la chance de se reproduire.

Ainsi donc, nous pouvons de manière non exhaustive :

  1. Faire appel à tous les hommes en âge de se battre pour être formés afin d’aller sur le front sous le commandement d’un corps plus digne de confiance formé spécialement en la circonstance.
  2. Constituer des cellules spécialisées, citons en exemple :

    a. En informatique : pour recueillir des informations pertinentes voire mener des cyber-attaques contre les comptes des terroristes.
    b. En médecine : pour répondre à l’urgence sanitaire des camps de déplacés et des victimes des combats.
    c. En domaines juridiques : pour monter des dossiers d’accusation contre les coupables tels que les hauts fonctionnaires complices des terroristes, les particuliers à leurs services et les institutions impliquées dans le trafic de leurs fournitures.
  3. Encourager des initiatives civiles visant à redynamiser la vie sociale par des contenus culturels et intellectuels afin de sauver la mémoire, et de cerner les circonstances dans un cadre plus résiliant et plus constructif de l’avenir.

Il est temps pour nous en tant que peuple de changer de posture face à la réalité malheureuse qui fait de nous des victimes. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les méchants fassent de la méchanceté, ce qui étonne c’est l’indifférence des bons. Depuis la nuit des temps, des peuples sont envahis un peu partout dans le monde par des prédateurs ; et l’histoire témoigne que ces derniers l’ont parfois regretté. Pensez à la guerre du Vietnam ou, mieux encore, à celle de notre indépendance.

Mars 2025


[1] https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/le-cocktail-molotov-est-le-mot-le-plus-recherche-sur-internet-en-ukraine-20220301

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